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Zone à intensité sismique anormale

Que qualifie-t-on « d’anormal » ? (partie I)

À partir d’aujourd’hui, dans notre série sur les catastrophes naturelles et les façons de s’y préparer, nous nous intéressons au phénomène durant lequel des secousses majeures sont ressenties dans des zones situées loin de l’hypocentre d’un séisme.

On appelle ces endroits des « zones à intensité sismique anormale ». Ce phénomène a été observé au Japon le 14 novembre 2022.
Qu’est ce qui le rend « anormal » ? Nous expliquerons avec des termes simples le mécanisme derrière un tel événement et nous décrirons des exemples survenus dans le passé.

Nous pourrions être porté à penser que le phénomène est « anormal », étant donné son nom. Toutefois, les zones à intensité sismique anormale ont fréquemment été observées, et portent donc mal leur nom.

Pourquoi, dans ce cas-là, appelle-t-on ce phénomène « anormal » ? D’habitude, les zones proches de l’hypocentre connaissent des secousses intenses. Cependant, dans les zones à intensité sismique anormale, de larges tremblements sont ressentis malgré les longues distances qui les séparent du foyer sismique.

Ce phénomène accompagne les séismes à foyer profond, ceux dont l’hypocentre est situé plusieurs centaines de kilomètres sous la surface.

Par exemple, un tremblement de terre de magnitude 8,1 est survenu au Japon le 30 mai 2015. Son hypocentre était à 682 km sous les eaux à l’ouest des îles d’Ogasawara.
À titre de comparaison, le séisme majeur qui a frappé le nord-est du Japon en 2011 avait un hypocentre situé à 24 km sous terre. Celui qui a frappé la région du Kansai, dans l’ouest de l’Archipel, en 1995, était à 16 km sous la surface de la terre.

Nous pouvons donc constater que le foyer du séisme de 2015 était exceptionnellement profond. Des secousses violentes de 5 sur l’échelle japonaise de 0 à 7 ont été ressenties non seulement sur les îles d’Ogasawara, qui étaient proches de l’hypocentre, mais aussi dans le département de Kanagawa, à quelque 1000 km de là. Ailleurs, une intensité de 5 a été enregistrée dans la préfecture de Saitama.

Pourtant, la puissance des tremblements était moins forte sur Aogashima, une des îles d’Izu situées non loin du foyer, où une intensité de 4 a été enregistrée.
La totalité des 47 départements du japon ont connu des secousses de 1 ou plus durant ce tremblement de terre.

Ces informations datent du 15 novembre 2022. Elles sont également disponibles sur le site internet de NHK WORLD-JAPAN et sur ses différents réseaux sociaux.



Comment cela se produit-t-il ? (partie II)

Dans notre série sur les catastrophes naturelles et les façons de s’y préparer, nous nous intéressons au phénomène durant lequel des secousses majeures sont ressenties dans des zones situées loin de l’hypocentre d’un séisme.

On appelle ces endroits des « zones à intensité sismique anormale ». Ce phénomène a été observé au Japon le 14 novembre 2022. Aujourd’hui, nous expliquons comment cela se produit.

Dans l’épisode précédent, nous avons cité l’exemple du séisme de magnitude 8,1 qui est survenu le 30 mai 2015. Ce tremblement de terre est né à une extrême profondeur dans la plaque du Pacifique, une plaque tectonique océanique dont la subduction se fait en dessous de celle de la mer des Philippines, au large de la côte est japonaise.

Certains chercheurs affirment que l’hypocentre est né dans une zone où la plaque en subduction s’incurve et plonge.

Les matières qui forment les plaques tectoniques, ainsi que le manteau en-dessous d’elles, comportent différentes capacités à conduire les secousses sismiques. C’est là que se trouve la clé de notre sujet.

Une plaque qui frotte profondément contre une autre va souvent plonger dans le manteau situé en-dessous.

Les ondes sismiques ont tendance à s'atténuer lorsqu’elles voyagent à travers la roche qui forme la couche supérieure du manteau.
Par contre, ces ondes ne s’atténuent pas beaucoup lorsqu’elles voyagent à travers les plaques tectoniques.
On pense donc que les secousses d’un séisme à hypocentre profond peuvent parcourir de longues distances à travers les plaques tectoniques.

Les ondes du tremblement de terre de 2015 au large d’Ogasawara ont été acheminées loin et largement à travers les plaques du Pacifique et de la mer des Philippines. C’est pourquoi les secousses enregistrées à 5 sur l’échelle japonaise de 0 à 7 ont été observées dans la région du Kanto, près de 1000 km plus loin, et que la totalité des 47 départements du Japon ont enregistré des secousses de 1 ou plus.

Ces informations datent du 16 novembre 2022. Elles sont également disponibles sur le site internet de NHK WORLD-JAPAN et sur ses différents réseaux sociaux.



Le lien avec le séisme prévu dans la faille de Nankai (partie III)

Dans notre série sur les catastrophes naturelles et les façons de s’y préparer, nous nous intéressons au phénomène durant lequel des secousses majeures sont ressenties dans des zones situées loin de l’hypocentre d’un séisme.

On appelle ces endroits des « zones à intensité sismique anormale ». Ce phénomène a été observé au Japon le 14 novembre 2022. Aujourd’hui, nous explorons les liens existant entre un tel évènement et un tremblement de terre majeur que les experts prévoient le long de la faille de Nankai, au large de la côte Pacifique du Japon.

Un tremblement de terre qui crée une « zone à intensité sismique anormale » est provoqué par un séisme à foyer profond qui secoue l’intérieur de la plaque du Pacifique, elle-même située à quelques centaines de km de profondeur, voire plus.

Il s’agit d’un mécanisme différent de celui d’un tremblement de terre qui survient le long de la faille du Nankai. Celui-ci est plutôt provoqué par un frottement de plaques tectoniques reposant à une profondeur de quelques dizaines de kilomètres.

Par ailleurs, un tel séisme paraît être situé près de la faille de Nankai lorsque l’on se fie uniquement à l’emplacement de l'épicentre, situé juste au-dessus de l’hypocentre.

D’autre part, les secousses qui provoquent une « zone à intensité sismique anormale » ne sont pas causées par la plaque de la mer des Philippine, qui est responsable d’un séisme le long de la faille de Nankai. Elles sont plutôt générées par la plaque du Pacifique qui poursuit sa plongée sous la fosse du Japon.

En d’autres termes, des plaques tectoniques différentes causent des tremblements de terre différents.

En se basant sur ces faits, nous pouvons conclure qu’u séisme qui provoque une « zone à intensité sismique anormale » n’est pas directement lié à la faille de Nankai. Ce qui veut dire que ce futur séisme prévu par les experts ne présage pas un méga tremblement de terre.

Cependant, il s’agit bien d’un phénomène dont l'origine est le mouvement des plaques tectoniques près du Japon, qui lui-même provoquent des séismes.

Il est important de reconnaître que le Japon ne peut échapper à divers types de secousses, qu’il ‘agisse d’un « séisme inter-plaques » survenant en raison d’une activité géologique entre les frontières de deux plaques tectoniques, ou d’une « faille active », une fracture de l’écorce terrestre provoquée par la pression d’une plaque et le long de laquelle des déplacements tectoniques peuvent se produire.

Ces informations datent du 17 novembre 2022. Elles sont également disponibles sur le site internet de NHK WORLD-JAPAN et sur ses différents réseaux sociaux.